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Qu’est-ce que la nature ?

Qu’est-ce que la nature ?

Texte écrit à l’occasion de l’évènement Agir pour le vivant organisé par Actes Sud et Libération.

A retrouver ici !

Enfin déconfinés ! On rêve de faire une balade en pleine nature, de profiter du soleil, d’écouter les chants d’oiseaux. Oui mais au fait, c’est quoi « la nature » ?

Est-ce cette forêt ancienne, ou ce lac près d’un barrage, ou cette friche, est-ce le soleil ou bien encore le vent ?

On n’arrête pas d’en parler, de cette nature. Certains veulent vendre le bois des forêts, choisir le prix du blé, détruire un marais pour construire un nouveau supermarché et en échange ils proposent de protéger un « parc naturel » à cent kilomètres de là. D’autres manifestent dans la rue et répètent sans cesse qu’on est en train de la détruire.

On parle d’elle comme si elle était quelque chose de lointain, très éloigné de nous, êtres humains. Alors, vous, moi, est-ce qu’on fait partie de la nature ? Est-ce qu’on est en dehors : surnaturés, anaturés, exnaturés, dénaturés ?

Et si… la nature n’existait pas ? Si l’être humain était simplement une espèce animale au milieu de milliards d’espèces vivantes ? Il mangerait des fruits, tout comme l’ours, le merle ou la chauve-souris. Il aurait besoin des plantes et de la terre qui filtrent et purifient l’eau. Il aurait besoin des plantes, des bactéries et des algues pour respirer de l’air plein d’oxygène.

Des philosophes, il y a déjà très longtemps, ont inventé ce mot de nature pour parler de l’univers et de la façon dont il s’organise. Aujourd’hui il sert aussi à désigner ce qui n’est pas lié à la culture humaine. Quand nous parlons de la nature, nous disons que nous n’en faisons pas partie.

Certains disent qu’il faut « gérer » la nature. Choisir comment on la transforme. Couper tel arbre, cultiver telle plante. Tuer tel animal parce qu’il serait nuisible ou gênant…

Mais la vie n’a jamais eu besoin de l’être humain. Elle existe depuis au moins 3,8 milliards d’années, l’espèce humaine seulement depuis 200 000 ans… Les êtres vivants peuplent tous les coins de notre planète. Ils sont tous différents et nous étonnent chaque jour. L’humanité leur a-t-elle été nécessaire pour se transformer sans cesse et peupler la Terre ?

Nous autres, humains, nous pouvons décider de la vie et de la mort de tout ce qui nous entoure. Nous pouvons tuer la fourmi, la mouche et le renard, nous pouvons raser des forêts entières et détourner des rivières. Nous pouvons dire : « Je suis l’espèce qui domine toutes les autres, je suis au sommet de la chaîne alimentaire ». Nous pouvons décider que nous nous trouvons d’un côté et que de l’autre se trouvent tous les autres êtres vivants. Ceux qui ne se reconnaissent pas dans un miroir. Ceux qui ne savent pas parler avec des mots. Ceux qui ont un petit cerveau, ou pas de cerveau du tout. Ceux qui n’utilisent pas d’outil. Nous pouvons alors donner un prix à tout, tout acheter et vendre.

Mais pourquoi faire cela ? Pourquoi faudrait-il toujours opposer l’être humain au reste des espèces ? L’humain peut faire beaucoup de choses mais est-il forcément supérieur aux autres ? De quoi a-t-il besoin pour vivre ? D’eau, d’air, de terre, de métal, de câbles ou de pétrole ?

Dans de nombreux endroits du monde, beaucoup pensent que nous sommes des êtres vivants parmi d’autres, au milieu de montagnes et de rivières, au milieu d’énergies que nous ne voyons pas. Et simplement en pensant cela, ceux-là se sentent proches des autres êtres vivants.

Si la nature n’existait pas, peut-être que nous respecterions plus les êtres vivants et peut-être que nous arrêterions de les tuer, de polluer l’eau et l’air sans se poser de question.Ne serait-il pas temps de se poser des questions sur la manière dont nous regardons le monde. Et toi, comment le vois-tu ?

Les écologistes tentés par l’action directe

MondeDiplo-Nov2019

Depuis plusieurs mois, les militants écologistes multiplient les coups d’éclat. Le durcissement concerne autant leurs modalités d’action que leur projet politique. Ils ne croient plus la préservation de l’écosystème compatible avec le modèle capitaliste de croissance. Cette nébuleuse saura-t-elle pour autant se rapprocher d’autres luttes et s’entendre sur des stratégies susceptibles de renverser l’ordre établi ?

Article paru dans Le Monde diplomatique de novembre 2019.

L’agriculture intensive face aux alternatives

Article paru dans Le Monde diplomatique de mars 2018.

Pourquoi manger bio ?

L’association Générations futures a dévoilé le 20 février un rapport sur la présence de pesticides dans les produits agricoles : 73 % des fruits analysés pendant cinq ans et 41 % des légumes étaient contaminés. De quoi renforcer encore l’intérêt pour l’agriculture biologique. Mais que disent les études scientifiques sur les bienfaits de cette dernière en termes d’environnement comme de santé ?

 

Quand le bio dénature le bio

Démarche vertueuse en termes d’emploi, d’utilisation des ressources et de santé publique, l’agriculture biologique progresse rapidement en France. Alléchées, l’industrie agroalimentaire et la grande distribution entendent bien s’emparer de ce marché. Au risque d’en effacer les fondements en faisant pression sur la Commission européenne pour réduire les exigences de qualité.

Article paru dans Le Monde diplomatique, N° de juin 2017